mercredi 14 août 2002

Les Eloges

Élever, éduquer, former, initier, en fin de compte tenter de transmettre ses valeurs à la génération suivante a toujours été la préoccupation dominante de l’espèce humaine. Les autres espèces ont trouvé dans l’instinct le moyen le plus « compact » d’assurer leur survie. Parmi les moyens de conduire cette formation, les deux « outils » majeurs sont restés la punition et la récompense. Dés l’enfance chacun apprend que la punition et son corollaire la douleur, font partie de l’apprentissage et que la gratification en est forcement le pendant. Il est très facile de concrétiser des résultats rapides et précis par la première méthode. Il est aléatoire de ne s’appuyer que sur la seconde. La combinaison des deux, intelligemment dispensée est encore à ce jour la méthode de référence. La notion biblique d’Enfer pour les méchants et de Paradis pour les vertueux reste le socle de la croyance humaine. Si les vertus de la punition sont évidentes et son expérience parentale tout a fait partagée, les aspects réducteurs de la gratification apparaissent moins vite. Il est clair pour un enfant que les cadeaux, les félicitations, la récompense que ses parents, ses tuteurs, ses Maîtres lui ont donnés, l’ont progressivement conditionné a ne retenir pour valables que ses actions reconnues par les siens. Il aura besoin, sa vie durant de ce repère inculqué depuis sa plus tendre enfance. Etre reconnu, être le meilleur, être le premier, lire la fierté dans les yeux de sa mère et plus tard dans ceux de celle qui l’aura remplacée. Ainsi, même très tard dans la vie, même à un niveau de performance très élevé, l’Homme a besoin d’être reconnu dans son effort pour devenir meilleur. Il garde toujours en lui cette programmation initiale, de n’accepter comme critère de mérite que la reconnaissance de l’Autre. La Femme passe bien sur par le même moule, mais son instinct sexuel la préserve d’un conditionnement si simple. Elle garde de l'instinct sa composante majeure: la reproduction. Cette gratification « divine » n’est en rien ou presque éducative. Elle se retrouve chez l’animal. Elle garde néanmoins de son éducation des repères que la simple observation de son environnement familial rendent évidents. La famille est la cellule du tissu social, la mère et le père dont les rôles tendent aujourd’hui à se confondre en sont les acteurs vedettes et sont investis du pouvoir de nommer, de punir ou de gratifier. La Femme n’aura de cesse de chercher l’élu qui lui permettra de réaliser ce binôme. La séduction étant pour elle l’outil majeur pour arriver ses fins, elle garde le temps de sa fécondité les réflexes de son entretien et ne retient du regard de l’Autre que les hommages à sa beauté ou, bien plus tard, à celle de la famille qu’elle a engendrée.

Tout autre est la démarche du chercheur, qui explore des sentiers ou les lauriers sont plus rares car seule l’issue en est décorée. Chemins sans balises mais où souffle un air de liberté que respirent ceux qui ont cessé de faire du regard de l’Autre le garant de l’intérêt de leur démarche. Il règne ici comme une musique nouvelle que n’entendent que ceux aiment l’aventure mais qui comme Ulysse face au chant des sirènes, demandent a l’équipage de les protéger de leur propre folie.

Bronxville 14 Août 02

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire