mardi 16 septembre 2003

La Récompense ?

La récompense? Une drogue instillée dans l'enfance. Le besoin de plaire aux géniteurs aux éducateurs, au public, en un mot à l'autre qui me fait exister. "L'imprégnation" laisse dans l'âge tendre des traces profondes. Le rapport aux parents, à la mère, au père. La mère rêve pour ses enfants d'un avenir qui la dépasse. Le père souvent, n'approuve que ce qui le prolonge.

Que de vies se sont ainsi consacrées à combler les espoirs parentals !

Longtemps, ce besoin de gratification reste le moteur essentiel de l'action.
Il est vrai que l'autosatisfaction ne mène guère au dépassement mais le besoin de plaire limite aussi l'épanouissement. Le jugement de l'autre entrave nos pulsions intuitives.
Depuis l'enfance, bons points, tableaux d'honneurs, cadeaux divers, toutes les symboliques de la gratification, familiale ou publique, sont proposées pour nous guider vers les valeurs dont notre environnement tente de nous imprégner.

Comment résister à cette mise en scène et tenter de rester proche le l'être qui sommeille et qui apprend avec ses sensations et ses sentiments plus qu'avec sa pensée.
La pensée, "les philosophes" l'ont érigée en référence. La Raison, l'Empirisme, l'Intuition, ont ouvert des voies nouvelles, proposé de nouveaux discours où l'esprit a définitivement pris l'ascendant sur le corps.

Avec la découverte de la sexualité, toutes les valeurs s'embrasent. Les sensations sont ici au paroxysme. Découvrir le corps est une singulière aventure. La notion de péché qui englue cette recherche entraîne malheureusement de nombreuses déviances. "L'autre" reste l'élément essentiel de l'épanouissement.
Si le diplôme est la première conquête, la vraie prime reste celle de la rencontre. Celle qui fera de nous le choix d'un autre être. Elle justifiera tous les efforts et tous les espoirs. Elle fera d'un seul être, le seul public reconnu dont le jugement sera essentiel.
Le besoin de récompense reste toute une vie, le guide majeur dans les choix qui sont faits ou les efforts déployés. Les couronnes ne font que concrétiser la satisfaction de ceux qui ont inspiré les actes.
La vraie satisfaction du Don que l'on fait de ses efforts ne s'acquiert que dans l'Amour.
Les seuls êtres qui ne se perdent pas dans le mirage des honneurs sont les créateurs,les artistes et tous ceux qui tentent, à leur mesure, de s'exprimer avec vérité, en accord avec leur être intérieur.
"Connais toi, toi-même", disait Socrate, parce qu'il apparaît un jour ou l'autre que c'est le but ultime d'une vie, parfois découvert trop tard.
Pendant des années nous sont proposés des modèles de beauté, de richesse, de notoriété. Le pouvoir ou le savoir font de nous des êtres en attente de conquérir ce qui nous manque. Chaque tribu a ses repères. Pour y adhérer, il faut les accepter. Qui peut se targuer de supporter la solitude sans y être contraint ?
Les jeunes, à l'énergie débordante, tentent souvent de plaire en imitant ceux qui sont proposés à leur admiration. La TV, le cinéma, les images médiatisées restent de puissantes références. Chaque génération y reconnaît ses idoles et s'en inspire. Les garçons et les filles veulent séduire et les modèles qu'ils reproduisent sont ceux qui font briller les yeux de l'autre. Cela commence très tôt, et ne finit qu'avec la découverte des moteurs essentiels.
Ces moteurs permettent de découvrir que toute vie est unique. L'injustice de la vie trouve de nombreuses compensations qui ne sont pas forcément apparentes. Un récipient si grand soit-il, ne peut contenir plus que ce que son volume lui permet. Les petits flacons contiennent parfois de précieux liquides et puis comme dit le sage: "L'eau dans le vase ou le nuage dans le ciel, c'est la même matière, seule change la température."

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