Le couple est-il incontournable, est-il est une nécessité physiologique. La solitude est rarement un choix qui ne soit pas une forme de désespoir, de recherche de soi-même, ne menant pas bien loin si elle se prolonge car le regard de l'autre est essentiel pour compléter ce que le simple miroir ne reflète pas forcément.
Lorsqu'un homme aime une femme, il aime ce qui le complète, souvent ce bouquet d'intelligence de sensibilité, de grâce et de douceur mais aussi un caractère et ce regard sur lui-même qui peut le galvaniser ou le détruire selon le génie de la belle qu'il courtise. Il aime ce défi qu'elle lui lance au dépassement et à la conquête.
Je ne crois pas que le couple soit une nécessité, je dirais plutôt un "combat". La fameuse phrase de Saint-Exupéry : "s'aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction" me fait toujours sourire. Qui choisit la direction ? Car le combat commence dès que les choix s'opposent, il est rarement à l'avantage de l'homme surtout lorsque sa compagne n'en est pas vraiment dépendante. Les combats féministes gravitent beaucoup autour de cette notion. La dépendance, la vraie, n'est qu'économique. L'autre, la sexuelle reste celle du mâle... Elle le fragilise d'autant que la femelle sait s'en servir et elle apprend assez vite en l'orientant vers sa propre attente qui est celle de la forme, de la temporisation, du besoin d'être admirée plus que désirée, du plaisir d'être comprise, plus que d'écouter cet éternel discours gestuel ou bavard. Les "teenagers" découvrent un peu tard parfois que la conquête d'une fille ne passe pas toujours par les méninges, elle n'est parfois que la pulsion primale d'un orage endocrinien, mais un désir non contrôlé ne mène qu'à une conquête éphémère. Il faut néanmoins savoir "oser"!
Il est une interrogation que bien des hommes se posent: Il arrive que la belle cède et se donne tout entière à un homme sans manières ni discours. Elle lui donne ce que d'autres ont tenté d'obtenir par mille artifices, de belles paroles ou beaucoup d'argent. C'est cette subite reddition, cet abandon d'elle-même à ce "primate" qu'elle exècre brandissant sa sexualité triomphante au mépris de toutes les règles, qui désespère l'amoureux transi, le poète inspiré, le courtisan conventionnel.
Il faut alors se tourner vers « la chimie », la chimie endocrinienne, la pulsion instinctive de la femelle qui cède sans toujours comprendre pourquoi devant un appel grossier parfois même infantile, d'un prétendant, qui court le risque évident d'être violemment éconduit, ce qui ne l'affectera guère tant il le fait par nature. Cela évoque ce maniaque qui frappe à toutes les portes sans discrimination, le hasard fera que certaines s'ouvriront. Il n'y a rien à expliquer sinon que l'on ne peut pas être l'autre, la chimie des rencontres n'obéit à aucune stratégie, même si certains sont experts pour parvenir à leurs fins, la relation qui s'ensuit n'a pas le même sens si la même saveur que celle que peut flairer le "primate". Faut-il pour autant condamner celle qui a donné en un clin d'œil ce que d'autres s'évertuent à obtenir depuis longtemps. Qui plus est à un être mal dégrossi, souvent inculte mais à la demande claire, comme sans appel, risquant une gifle ou… une soudaine capitulation ?
D'où vient cette intolérance masculine, cette forme de jalousie?
- Orgueil de vouloir être le premier ?
- Sentiment d'impureté définitive ?
- Stupéfaction de voir la "citadelle" si facilement forcée ?
-Tristesse devant ce gâchis de la belle par la bête ?
- Sensation d'avoir raté l’élue de sa vie ?
- Douleur de vivre dans la peau d'un perdant ?
Il y a, dit un vieux dicton, deux évènements qui ne laissent aucune trace de leur passage : "le poisson dans l'eau, l'oiseau dans l'air", à quoi certains ajoutent: "l'homme dans la femme".
La véritable justification de l'accouplement reste celle de toutes les espèces : la reproduction. Si les hommes ont tendance à l'oublier essentiellement guidés par l'assouvissement de leur désir, les femmes sont génétiquement et culturellement programmées pour en connaître tous les rouages. Elles savent très tôt cette pulsion primale des hommes, elles en connaissent très vite les limites et les plus fines vendront cher leur attachement, en tenant compte par-dessus tout de la solidité de l'élu sur tous les plans, physique, social et financier.
Jadis (encore aujourd'hui dans certaines cultures)la femme ne choisissait pas. La famille, la tribu, les anciens, décidaient de ce qui serait bon pour elle. Les critères sont passés au crible pour que toutes les chances de réussite soient données à l'accouplement. Depuis quelques décennies, les règles ont changé. La femme se veut libre de choisir, elle veut aller vers son destin, son histoire et rencontrer "le grand amour". Les prédateurs sont légions, les manipulateurs et séducteurs en tout genre de plus en plus affûtés, Don Juan est toujours vivant, et Casanova fait des milliers d'émules que la beauté attire autant que l'intelligence. Les femmes sont devenues des proies, leur attente impatiente de rencontrer l'homme de leurs rêves les fragilise d'autant. Les plus averties s'attarderont sur le critère le plus ancien, les capacités financières de l'élu ou pour le moins ses aptitudes à en avoir. Ce n'est pas l'argent qui les attire mais la sécurité qu'il suscite car en fond d'écran, il y a la progéniture et c'est ici que la mère en puissance attend le plus de son compagnon. S'il est une condition qui désespère les femmes c'est la misère et c'est pourquoi le "provider" saura plus facilement gagner le cœur de cet être qui reste envers et contre tout, consciemment ou pas, une future mère.
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