lundi 5 février 2007

La Langue et les Ecrits

La Langue est essentielle à la communication, orale ou écrite.

L'avantage de l'écrit tient à sa pérennité, il poursuit son existence au-delà de la vie de son auteur, de celui qui a pensé le texte.

Il y a toujours une différence de niveau dans la compréhension entre l'enfant et l'adulte, l'ignorant et l'érudit, le sage et le sot, l'expérimenté et le néophyte. La langue est un outil sophistiqué, disposant de plusieurs niveaux d'utilisation et de significations.

Apprendre une langue ne signifie pas la connaître mais savoir s'en servir. Le niveau atteint ne sera jamais le même pour qui s'en est imprégné depuis l'enfance et celui qui l'a apprise tardivement. Il est des êtres capables de comprendre et de s'exprimer remarquablement en plusieurs langues. Ils sont rares et souvent, la langue dite maternelle reste dominante. L'autre ou les autres resteront toujours lacunaires, car la langue est vivante, elle est une histoire, un vécu. L'apprentissage dans l'enfance est capital. Les enfants bilingues d'immigrés ou de parents aux langages différents restent le plus souvent "accrochés" à la langue du pays d'accueil. Claude Hagège(1)défend le bilinguisme mais cela reste encore un souhait.

Cette réflexion me paraît nécessaire pour revenir sur les "Écritures", celles qui fondent nos croyances: La Torah, les Évangiles, le Coran et celles des pays asiatiques. Elles n'ont pas la même langue, et de fait pas la même histoire. Les commentateurs se sont relayés durant des siècles pour tenter de nous en expliquer le sens, les baliser. En réalité, les "traduire" dans tous les langages de la planète avec les risques liés à cette démarche. Personne n'a vraiment vécu ces langues anciennes.

Les Maîtres nous enseignent à ne pas s'aventurer tout seuls dans la lecture des Livres Saints, au risque de s'égarer. Le risque existe, c'est certain, comme celui de suivre des "égarés" rehaussés de l'habit des prédicateurs. Il reste que bien des esprits se sont insérés entre le texte et nous. La tradition orale qui est devenue écrite s'est figée et l'on nous demande parfois d'aller jusqu'à passer des années pour apprendre leur origine et mieux approcher les textes. L'essentiel est pourtant dans l'esprit, ici point n'est besoin de langue, il faut garder un certain bon sens qui reste une des vertus les plus répandues, et surtout une part de créativité et d'imaginaire pour réécrire la pensée des sages de jadis à la lumière de vécu d’aujourd’hui.

Il est un droit et un devoir d'ailleurs auquel il ne faut jamais renoncer, c'est celui de notre capacité à essayer de comprendre.

1-L'enfant aux Deux Langues:Hagège, Claude. (1996). Paris : Éditions Odile Jacob.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire